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Samedi 26 septembre 2020 – Orgosolo – Dure journée

La traversée Ouest-Est du milieu de la Sardaigne se fait par une succession de bosses et de creux. Ce sont les montées qui restent marquantes pour le cycliste. Aujourd'hui, je me suis perdu donc en ai bavé dans des vallons bien encaissés.

Parti à 7h, le temps est parfait pour pédaler : pas de vent, pas de pluie, température 18-20°C, route déserte. Juste une pente régulière d'environ 8% durant quatre kilomètres pour atteindre un col – aucun col n'a d'appellation en Sardaigne – et passer dans un vallon suivant. Les paysages sont peu différents avec une végétation arbustive très dense sans occupation humaine. Le col passé, les gros nuages bien joufflus ont besoin de se soulager. Poncho ! Rien de bien original … Mais si … un flottement inhabituel du guidon attire mon attention. Dans un virage en descente le flottement durcit la direction et j'ai toutes les peines pour ne pas passer dans le fossé. Frein bru

Ce sont surtout les montées qui sont marquantes. Le vent tourbillonnant n'arrange pas les choses. Je me trompe dans un embranchement et suis contraint de monter dans des pistes empierrées. Heureusement la circulation est quasi nulle. Je pense ne pas atteindre la petite ville Orgasolo. J'ai toujours un peu de nourriture et la tente. Bout de gruyère avec du pain, banane, jus de fruit, ce sera le casse-croûte de la virée.

Sorgono

 

Chêne-Liège

 

Premières peintures murales ("murales") de Orgosolo

Orgosolo

Les kilomètres s'égrènent quand même. Orgasolo est en vue non sans efforts (près de 1800 mètres de dénivellation positive cumulée aujourd'hui). Petite ville tout en pentes très fortes avec cette particularité de peintures murales dans beaucoup de maisons (environ 400 - j'ai mis une photo en page d'accueil du site, prise en arrivant cet après-midi).

Total, journée un peu inhabituelle qui m'a fait penser aux pentes sévères de l'Ariège. Mais je reste un peu sur ma faim pour les originalités paysagères.

Sorgono – Orgosolo, 81 km   +1796 m   -1778 m

Dimanche 27 septembre 2020 – Orgosolo – Farniente mauvais temps

Les pluies incessantes toute la nuit ne se sont pas calmées ce matin. Je me suis donné jusqu'à 10h pour espérer partir. Comme j'avais un peu d'avance sur mon programme, j'ai opté pour un repos de récupération. C'est curieux ces sautes de pluie avec pas mal de vent : en forme de giboulées. Ca m'a permis d'aller faire quelques photos des réputés murs peints de Orgosolo. J'en mettrai quelques-unes après ce texte lors de mon retour a casa !

Et puis, j'ai pu suivre à la télévision le très bel exploit de notre compatriote cycliste Julian Alaphilippe, champion du monde.

J'ai été stupéfait des prix (relativement bas) de l'immense chambre tout confort et de la qualité de la restauration de Il Portico : à recommander sans réserve.

 

J'ai mis ci-dessous les "murales", peintures murales vues à Orgosolo. Pour les visionner, cliquer sur la 1ère et attendre environ 5 secondes pour la netteté, les suivantes sont instantanées en cliquant sur flèche droite

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Lundi 28 septembre 2020 – La Caletta – Descente au littoral Est

Aujourd'hui, quel que soit le temps, je dois partir … A l'habitude, les pluies redoublent d'intensité au lever du jour. Parfois, pourtant, ça se calme. Mais là, non, ce maudit temps ne cesse pas. Je boucle bien les sacoches, harnache le Mulet, mets le poncho avec le casque vissé sur la capuche et sur la casquette … pour le soleil !, et file dans les ruelles pentues de Orgosolo. J'ai repéré quelques points de passage : Oliena, Ulla biti … pour aboutir à La Caletta au bord de la Méditerranée. Les freins commencent à se faire entendre du fait de l'usure. Dans un virage à la sortie de Orgosolo une peinture très originale – et probablement très connue : deux rochers côte à côte ont pris forme humaine représentant un bipède faisant la sieste une main sur le ventre. Assez original.

Versant Est de la Sardaigne, on trouve des cultures connues : ici la vigne est reine. D'immenses étendues de vigne à culture traditionnelle sont présentes qui enjolivent le paysage. Des troupeaux de brebis sont aussi présents gardées par le réputé Patou, chien blanc des Pyrénées, qui a l'oeil et … la gueule pour avertir lorsqu'un mouvement inhabituel se fait sentir. Il fait son boulot ! Les deux tiers du trajet aujourd'hui se font en parallèle à une quatre voies interdites aux cyclistes. C'est une ancienne route, large, qui est devenue délaissée par les véhicules, donc excellente pour une piste cyclabe. Un bonheur de la parcourir et, en plus, les descentes sont plus fréquentes que les montées. Sous la pluie, c'est une bénédiction ! 


 à la sortie de Orgosolo

 

Chêne-lièges

L'ancienne route devenue de fait une très agréable piste cyclable

 

En approchant de la Côte, on traverse une zone industrielle - à tous les sens du terme – avec d'énormes surfaces de serres. Qu'y trouve-t-on ?

 

Port de La Caletta

Peintures sur une digue du port de La Caletta

Port de La Caletta

La Caletta a l'air d'être une cité en dimanche : les bateaux de pêche (beaucoup sont très petits) attendent au port, les bateaux de loisirs sont très nombreux le long de quais relativement récents, et sans personne. La petite ville de La Caletta a l'air endormi comme une cité balnéaire qui aurait perdu sa clientèle.

Les gens se tiennent très à l'écart : le 1 mètre de distance est plutôt ici 3 mètres. Comme les Italiens parlent fort, à 3 mètres tout va. Les serveurs au restaurant vous regardent de loin et rechignent à s'approcher. Le masque mais aussi le gant sont de rigueur dans les boutiques de commerce alimentaire. Tout le monde est pestiféré avec cette peur de la Covid. Les quelques touristes présents ont une corpulence plutôt proéminentes. Quatre personnes de bon gabarit, apparemment habituées du restaurant où je me trouve, s'assoient autour d'une double table de quatre, réservée. 

Orgosolo - La Caletta, 81 km   +687 m   -1302 m

Mardi 29 septembre 2020 – Olbia – Grosse ville pour le cycliste …

La Calette a des fresques murales immenses peintes sur les digues du port. Ca crée un peu de poésie dans une petite ville qui cherche le touriste. Ce matin, départ tranquille avec un ciel bleu magnifique. Tout peut arriver donc en Sardaigne ? J'ai pris l'option de prendre les petites routes qui s'approchent le plus des rivages. Une grosse 4 voies a été construite, voie rapide vers Olbia. Très fréquentée, peut-être interdite aux deux roues, la petite route provinciale est, ce matin, idéale pour pédaler. Pas trop de véhicules, une chaussée pas trop abîmée, et surtout un petit air frisquet qui fait beaucoup de bien aux neurones, surtout quand on lève la tête et que l'on voit un ciel de rêve. 

En fait, on ne longe pas trop la côte mais on passe de points touristiques en ronds-points d'accès aux plages. La forêt à ma gauche a sacrément brûlé sur pas mal de kilomètres. Les couleurs ocres, noires, jaunes donnent au passant que je suis de belles compositions esthétiques. Pas une maison n'a été touchée. Cette étape sent le commencement de la fin de mon périple. Normal, le beau temps est revenu ! Les trente derniers kilomètres avant Olbia la grosse ville sont … redoutables pour la sécurité des deux roues. La chaussée est relativement étroite avec de part et d'autre des ridelles métalliques en continu ne permettant aucun écart au cycliste d'autant que les bas-côtés sont inexistants. Lorsqu'un véhicule arrive par derrière, il est obligé de mordre largement sur l'autre sens de circulation pour m'éviter, donc il est impossible d'avoir de front un véhicule dans un sens, un autre dans l'autre sens et le bipède à vélo. Le regard dans le rétroviseur est quasi constant car les véhicules doivent absolument ralentir très fort dans les cas où, en face, d'autres véhicules arrivent. Aucune échappatoire n'est possible pour le cycliste du fait des ridelles continues. Bon, on a vu pire …

Zone incendiée

... et toujours les ridelles sans bas-côtés

 

Olbia - la voie ferrée est peinte en blanc

 

Port d'Olbia

L'entrée dans Olbia est extrêmement dense avec pas mal de travaux de chaussée qui obligent à quelques contours pas toujours évidents pour celui qui vient là pour la première fois. A côté de l'hôpital, un particulier loue des chambres. Accueil excellent, appartement d'une propreté irréprochable, attentions pour les locataires d'un jour (café, yaourt, croissant, bouteille d'eau ...), calme reposant. Une petite visite alentour me fait découvrir un port multiple avec une entreprise de construction et de réparations de bateaux de plaisance dont de très longs et magnifiques voiliers, de catamarans. Au loin, on voit d'énormes ferries dont la hauteur dépasse les immeubles attenants.

La Calette – Olbia, 63 km   +343 m   -346 m