2025 - Norvège Sud
Périple multimodal
Bilan
Ce périple multimodal a été un concentré de la manière d’approcher une zone géographique originale par son paysage fortement marqué par les épisodes glaciaires, par la pluralité de fjords. Je n’ai pas rencontré un seul bipède qui faisait du vélo-sacoche. Trois raisons possibles : la cherté de la vie en Norvège, la difficulté de quelques portions pentues, la météo très capricieuse. Pourtant, la boucle que j’avais imaginée et maintenant réalisée comme prévu est intéressante. La grande question dans la conception était de marier un itinéraire qui tienne compte des tunnels interdits aux vélos avec la traversée de paysages originaux.

Points positifs :
- le calme et la discipline des norvégiens dans les relations interpersonnelles, en voiture (malgré les bouchons)
- le rocher tabulaire du Preikestolen, spectaculaire, à juste titre réputé, avec un accès à pied exigeant
- le très bel itinéraire vélo de Nesvik à Sand à Sauda à Roldal à Odda à Kvanndal à Voss, fait en quasi totalité sous la pluie …
- la qualité du transport ferroviaire (exactitude, personnel technique, propreté des wagons, emplacements vélos …)
- la descente vélo de la piste de Myrdal à Flam, très raide et caillouteuse durant les premiers kilomètres. Flam, perdu au fin fond des fjords, qui fait partie de ces sites touristiques renommés et donc qui a un problème sérieux de gestion et d’aménagement de site avec l’arrivée de paquebots transportant des milliers de touristes
- la traversée en bateau du Sognefjord sous un temps exécrable mais avec des arcs-en-ciel d’une luminosité exceptionnelle
- l’expérience d’un ferry fonctionnant à l’hydrogène (silence, souplesse, puissance, vitesse …) et d’un navire rapide avançant avec des waterjets
Points négatifs :
- la très grande cherté de la nourriture et des hébergements
- la qualité médiocre de certains hôtels pourtant bien présentés sur leur site avec prix en conséquence (notamment Sauda fjordhotell, les “hôtels barriques” de Preikestolen et de Sleeping barrell lodge)
- Le dédale routier de Bergen engorgé de véhicules avec des liaisons vélos extrêmement compliqués, et l’absence d’actualisation des cartes d’itinéraires de Maps.me et de Google.maps notamment d’un long tunnel de 600 m à Bergen qui fausse toutes les réponses d'itinéraires
L’itinéraire fait en vélo jusqu’à Flam a nécessité d’utiliser cinq ferries et une vingtaine de tunnels non interdits aux vélos mais pas toujours éclairés. Je n’ai pas eu de difficulté dans les tunnels m’étant équipé de lumières avant et arrière puissantes. Après Flam, la partie en mode vélo était terminée, remplacée par le bateau d’abord jusqu’à Bergen puis par le bus jusqu’à Stavanger (de nombreux tunnels étaient interdits aux vélos). Les distances journalières parcourues étaient courtes par rapport à mes voyages passés mais établies pour tenir compte de l’incertitude des dénivellations positives (les applications Maps.me et de Google.maps révélant beaucoup d’inexactitudes). Par ailleurs, il faut signaler, en particulier pour Bergen, l’absence de mise à jour des cartographies Maps.me et de Google.maps avec des tunnels nouveaux et d'autres modifications spatiales. La partie la plus rude fut la montée de Roldal à Odda avec durant les 7 premiers kilomètres une pente en continu sans replat à 9-10% sous une pluie battante. J’ai pu la faire en réduisant l’intensité des efforts, ce qui fut pour moi la clef de pouvoir réussir l’équivalent d’un double col de Marie-Blanque.