Costa Rica Nicaragua
Mercredi 20 novembre 2024 - Quand rien ne va … trouver les solutions …
Ce matin grasse matinée, lever 8 heures. Deux jeunes français sont au petit-déjeuner. Galère pour eux aussi qui devaient s’envoler pour Roissy hier soir avec Air France, à la même heure que mon avion de vendredi prochain et … ont passé les portiques douane, police. On annonce que tous les vols partant de l’aéroport Santamaria sont annulés pour cause de mauvais temps. Report de leur départ de 48 heures !
Bon, donc je suis content d’avoir eu mon billet d’avion Air France pour vendredi avec inscription de mon Mulet bien en vue, mais … pas sûr que ça parte vendredi soir 20h09 ; 1er élément négatif.
Je file à l'hôtel Robledal où j’ai le carton du vélo et mes affaires de change et l’on me dit que je peux dormir cette nuit de mardi à mercredi mais pas de jeudi à vendredi ! L’hôtel est plein. 2ème élément négatif
Je dis aux frères propriétaires s’ils accepteraient de prendre le carton-vélo avec leur navette pour me conduire à l’aéroport vendredi après-midi. Réponse négative, la navette sera utilisée pour un groupe. 3ème élément négatif
Donc je dois trouver un autre hôtel pour jeudi-vendredi. Ce que je réussis à trouver à 3 km de l’hôtel Robledal. Je dors ce soir à Robledal. Demain matin je démonte le vélo et ferme le carton, emballe les sacoches dans le sac et laisse le tout à Robledal, et je file - pedibus cum jambis - à l’autre hôtel en habit de ville et avec ma brosse à dents. Et … vendredi je retourne à Robledal pour commander un grand taxi pour me conduire avec vélo et sacoches à l’aéroport.
Inconnue : si vendredi l’avion ne partait pas …
L’argent file à grande vitesse au Costa Rica. Le prix de la chambre de l’hôtel pour la nuit qui vient a augmenté de 50% par rapport à il y a 10 jours, le prix du vol Air France modifié pour le retour - alors que le billet premier était modifiable - est équivalent au prix payé initialement donc 1 retour Air France modifié équivaut à 1 aller-retour payé à Air France. J’ai encore un surcoût de 86 euros pour dépassement de carte Sim locale lors de la mise en place de la puce par les deux personnes qui m’ont aidé ! pour mise en place avec Claro la compagnie téléphonique locale.
Bref, il s’en va tant que je rentre à la maison. Sinon le Costa Rica va me vider les poches … Hum !
Pour vous distraire (envoyé par Laure) : https://www.tvanouvelles.ca/2024/11/20/pluies-torrentielles--des-voyageurs-quebecois-coinces-au-costa-rica
Mardi 19 novembre 2024 - Bus retour Alajuela mais ... Air France !
A Puntarenas, on est au niveau de la mer et, comme dans tous les pays côtiers du Pacifique, de nombreux panneaux indiquent la direction à prendre en cas de tsunami. La pression est un peu redescendue après être arrivé sans encombre à Puntarenas. Mais vraiment la panaméricaine au Costa Rica est sacrément dangereuse pour les deux roues. Restait à trouver un bus qui accepte le vélo et ses bagages. Le terminal de bus était à 3,5 km. Réveil toujours aux alentours de 6h. Petit déjeuner correct. Je recharge le matériel sur le Mulet - mais je m’apercevrai le soir que j’ai oublié mon anorak de pluie dans la penderie de la chambre - et file vers la gare routière. Le bus … m’attendait. Garé pour partir à 8h, le chauffeur accepte d’emporter vélo, sacoches, bonhomme ! Soulagé le bipède ! C’est un omnibus ! Il s’arrête très souvent pour embarquer des passagers à l’évidence coutumiers du transport. A la gare routière j’étais seul puis très vite après de nombreux arrêts le bus était plein. Chemin inverse de l’aller que j’ai fait en vélo-pluie. On remonte la panam jusqu’à San Ramon mais avec circulation alternée dans le secteur des travaux dont le passage m’avait été interdit. Un énorme éboulement a suscité de tout aussi énormes travaux de confortement de la falaise. Les pluies tombées ont dû être déterminantes quand on voit les quantités d’arbres pulvérisés sur les bords de la chaussée.
Débarquement à l’aéroport Santamaria. Ca grouille de monde. L’aéroport est bien ouvert. Je pédale jusqu’à trouver un hôtel à Alajuela. Circulation désordonnée, chaussée pleine de trous à éviter. Casa Azul ! oui ciel bleu ! pour le moral faut bien cela. C'est l'hôtel que j'ai trouvé. je contacte Air France par Whatsapp pour le changement de billet d’avion pour vendredi 22 novembre avec les mêmes horaires que pour le retour initialement prévu. Ca marche sauf que le vélo n’apparait pas dans le nouveau billet. Echanges multiples. En fait, l’application Air France ne mentionne pas le vélo. Alors j’ai eu l’idée d’ouvrir le site d’Air France avec Chrome et, oh ! miracle, la ligne du vélo est bien enregistrée et figure. Mais … "vélo en attente" ! Re-échange Whatsapp avec Air France qui s’excuse (sic). Ce n’est que vers 2h30 cette nuit que l’enregistrement mentionne "vélo approuvé”.. Ouf ! dodo …
Lundi 18 novembre 2024 - Puntarenas, retour et fin du vélo
Les singes hurleurs ont donné de la voix avant l’heure du réveil, très habiles dans les arbres avec une queue qui leur assure souvent la sécurité dans les sauts entre les arbres. La musique des matins forestiers est bien tropicale. La pluie a continué de tambouriner sur la frêle toiture qui couvre ma cabane en bois. L’aube arrive doucement d’abord, puis éclaire vite tout ce qui nous entoure. Le vélo a été placé à l’abri, bien au-dessus de ma cabane. Il a pris la place des chiens attachés sous l’abri du bois coupé, car l’essentiel des plats mijotés se fait ici avec un poêle au feu de bois. Le tuyau de la fumée est très court - attention à la tête en passant ! - les murs de la cuisine c’est la verdure tropicale. Tout se prépare à l'extérieur. Comme le tenancier et son épouse reçoivent beaucoup, notamment pour des soirées musicales, la terre boueuse est tapissée de capsules de canettes de bière et autres boissons. Ainsi, on … glisse moins !
Je reprends ce matin la panaméricaine non sans appréhension. J’ai 45 kilomètres à pédaler pour joindre Puntarenas puisque c’est de là que, si tout se passe bien, je devrais trouver un bus pour rejoindre les alentours de la capitale San José. Les camions à grand bruit sont toujours là, la route est toujours aussi étroite, aussi dangereuse pour le cycliste (c’est peut-être pour ça que je n’ai vu aucun vélo !), aussi fréquentée par un trafic international qui se devine en voyant les écritures sur les camions (Mexique, Guatemala, Nicaragua, Costa Rica, Panama). J’essaie de filer le plus vite possible mais c’est vraiment très relatif car la panam c’est aussi les montagnes russes et, quand ça monte, je pédale vraiment tout petit. Bifurcation importante pour la direction de Puntarenas qui occupe une très longue jetée assez rectiligne. Le terminal de bus est trouvé. D’après un employé calé dans une toute petite guérite préservé par les remparts plastifiés de l'épisode Covid, pas de problème pour avoir un bus acceptant les vélos. Tout doit être décidé par le chauffeur. Départ des bus toutes les heures de jours. Pas de réservations. Il faut se pointer au terminal. Journée stressante au début, libérée après l’épreuve panam !
Judas de Chomes - Puntarenas 45 km +398 m -435 m
Dimanche 17 novembre 2024 - Après analyse, … retour !
La nuit porte conseil ? Je suis quand même surpris de ne pas avoir croisé un seul vélo au long cours avec sacoches. Certes la pluie m’a fait enlever mes lunettes mais les gouttes ne m’empêchaient pas de voir ! Et il m’en fallait de la vision sur cette route panaméricaine étonnamment étroite empruntée par des centaines de camions hors gabarit. J’ai eu peur. Le bruit arrivant de l’arrière progressait en volume, je lorgnais devant moi le véhicule qui venait en face et calculais si le poids lourd derrière avait le temps de me doubler avant le véhicule qui arrivait en face. Galères à répétition …
La pluie permanente avec quelques rares répits suivis de violentes averses qui me tombaient dessus, ça commençait à bien faire. Les cartes prévisionnelles météo tant du Costa Rica que du Nicaragua dans les zones où je devais passer étaient sans ambiguïté : ça doit mouiller tous les jours. En plus on voit les secteurs à fortes inondations …
Bilan de la réflexion : j’ai commis une grosse erreur en ayant programmé un périple vélo à la fois dans le calendrier (pluie …), à la fois en ne m’informant pas suffisamment sur la consistance même de la panaméricaine (risques …). Les deux éléments cumulés conduisent à une seule option : renoncer à poursuivre. Autres considérations complémentaires : la difficulté de rester au sec en pédalant tous les jours, erreur pour avoir prévu une boucle vélo avec une seule journée de repos (à Managua), paysage bouché avec du brouillard à très basse altitude (dès lors quel intérêt à cette saison de vouloir par exemple voir des volcans puisqu’ils ont tiré le rideau). Je suis donc très très frustré, la mort dans l’âme, mais la réalité m’a rattrapé. Demain, je pédale jusquà Puntarenas où je devrais trouver un terminal de bus avec l’espoir qu’un chauffeur acceptera de me conduire avec vélo et sacoches à San José ou, mieux, à Alajuela.
Samedi 16 novembre 2024 - la goutte d’eau … pour une décision
Ce matin, à l’hôtel Amarante de San Roman, j’ai réussi à avoir un petit-déjeuner à 6h30. Je me pointe à 6h15, no problem : le pépé patron de l’hôtel est à l’oeuvre à la cuisine. J’avale tout très vite car la journée doit être ardue, encore une ! Ce patron de l’hôtel me certifie que la route panaméricaine est totalement ouverte. Hauts les coeurs ! Todo va bene alors ! Comme tous les jours, un crachin de très fines goutelettes poudre ceux qui osent sortir sans parapluie. Ma tenue de pluie est enfilée. Départ avec quand même beaucoup d’appréhension car j’ai réservé une cabane dans les bois qui est à 75 km. Avec les surprises des montées en terrain volcanique, pas sûr d’arriver avant la nuit … J’avais été voir comment le départ de l’hôtel pouvait suivre une suite de rues arrivant à la panaméricaine. Pas mal de dos d’âne donnent accès à la panam comme si on devenait exempté de retenue et … les pédales commençaient à tourner plus vite … jusqu’à … deux voitures de police en travers de la chaussée devant un empilement de matériels de chantiers routiers. Bé non, la panaméricaine était fermée durant une bonne dizaine de kilomètres. Fausse nouvelle du papi propriétaire de l’hôtel Amarante. J’essaie de discuter avec le policier en faction en lui disant qu’un vélo ça passe à peu près partout. Le policier me répond que la déviation est vraiment très très raide et sinueuse et très étroite ! Bon … que faire ? Voyant que sa voiture de fonction était un pick up Toyota 4x4 je lui suggère de prendre mon vélo et de me faire passer la déviation si difficile pour le cycliste. Refus mais une petite lumière a brillé dans ses yeux. Je lui demande alors d’arrêter le premier pick up 4x4 qui arrive ! Et ça marche. Un beau 4x4 flambant neuf. Et le miracle se produit avec même le policier qui m’aide à monter le vélo poids lourd. Le chauffeur, électricien, se rend à Puntarenas. Il vient de laisser son épouse qui s’est fait opérer de la vésicule. Tout va bien. Discussion aussi sur leur fille de 17 ans qui voudrait rentrer à l’université … Chemin faisant, j’apprécie d’être porté, doublement, d’abord parce que des tronçons de route ont des pourcentages que jamais je n’aurai monté sans mettre le pied à terre, avec une largeur qui permet juste à deux voitures de se croiser mais pas les camions, d’autre part parce que la pluie rebondit très fort sur le pare-brise. La dépose se fait à bonne distance des travaux, sur la panam. Je reprends la bicyclette et commence à filer vers ma destination de la cabane en bois.
C’est là que je commence à comprendre qu’avec la pluie une autre frayeur m’envahit. La panaméricaine n’a rien avoir avec ce que j’ai pu utiliser au Pérou et au Chili. Il n’y a absolument pas de bas-côté, la chaussée supporte le croisement de deux véhicules mais pas s’il y a un deux-roues. Alors, la nécessité de freiner fort est obligatoire pour un des véhicules qui arrivent ou c’est l’accrochage. Alors, inutile de décrire le scenario qui suit… avec le phénomène aggravant de la pluie qui tombe drue empêchant une bonne visibilité.
Frayeur double aujourd’hui pour moi avec deux véhicules dont un énorme long camion, qui m’ont rasé à moins de 20 cm. Inutile de dire qu’il importe de tenir le guidon bien dans la direction de la route sans godiller ! Et cela est d’autant plus difficile pour le bipède cycliste qu’il roule sur l’extrême bord de la chaussée constellée de gravillons et de divers matériaux tombés ou arrachés que personne ne balaie.
Total : je suis arrivé à ma cabane en forêt, heureux d’être arrivé entier, éreinté par les humeurs de la pluie depuis trois jours que je suis parti. Ma tenue de “pluie” est à peu près efficace pour n’avoir pas les chaussures et les chaussettes mouilllées mais … la condensation reste bien réelle et le tout fait que le séchage complet est impossible.
Heureux encore que je n’ai pas à dormir sous la tente - qui est bien là pourtant au cas où ? -
Plusieurs personnes dont mon chauffeur électricien d’aujourd’hui m’ont dit que le mauvais temps allait durer au moins dix jours. Moi qui ne regarde jamais les prévisions météorologiques car … il y a toujours le soleil de midi qui doit arriver (en montagne), avec horreur je consulte les prévisions pour les 15 prochains jours et au Costa Rica et au Nicaragua : pluie et gros nuages tous les jours avec débit conséquent. Je dois prendre une décision, sachant qu’en plus, tout le paysage est bouché. La nuit va porter conseil.
San Ramon 75 km +734 m -1733 m dont 30 km en voiture
Vendredi 15 novembre 2024 - Court mais dur …
La location Airbnb que j’avais réservée était hors norme, gigantesque (presque patins à roulettes nécessaires), surfaces des pièces pour géants (fortunés), lit au moins king size mais sans drap de dessus (très bizarre ou oubli ?), lumières au choix (éclairage indirect ou lueurs apaisantes), pas de boutons d’allumage mais on glisse le doigt pour allumer ou éteindre (ça fait très chic au début, très énervant à l'usage), parquet de marbre (qui glisse), jacuzzi en terrasse (se faire masser devant un paysage assez beau), énorme télévision (mais qui ne permettait pas d’avoir les chaines habituelles d’information), rideau intérieur électrique (pour cloisonner la chambre) … Bof ! La douche était chaude et la cafetière a fonctionné : l’essentiel était là, bien à l’abri de la pluie.
Ce matin, pas de petit déjeuner préparé. A 6h j’enfile une tasse de café et je m’équipe “pluie” car dehors ça mouille toujours. Toute la nuit c’est tombé !Je laisse la clef sur la porte et claque le petit portail métallique. De suite, ça monte et le goudron brille avec de belles vagues qui se suivent à intervalles réguliers. La route devient presque ruisseau. Routes toujours aussi étroites, les dépassements de véhicules me font toujours zigzaguer. Il faut regarder droit loin devant pour minimiser les coups de guidon, mais quand la pluie toque dur sur les lunettes on fait plutôt profil bas et ça peut devenir dangereux.
Aux averses se conjugue le brouillard. Le paysage est fermé. Seuls quelques oiseaux tentent de s’appeler, sinon c’est le bruit des moteurs qui entretient la rage intérieure qui m’habite : satané pluie qui se déverse de mille manières tantôt du tout petit crachin aux myriades de gouttelettes microscopiques qui vous habillent le visage en un rien de temps, tantôt la grosse averse de gouttes énormes qui cinglent la figure, tantôt la pluie qui vous aime en vous fleurissant de gouttes toutes douces en signe de compassion. Dédé, réveille-toi, il faut pédaler et … fort car les pentes sont parfois surprenantes par leur longueur (ça tourne à gauche puis à droite et encore …) et par leur raideur. Je dois dire que j’ai dû mettre pieds à terre plusieurs fois et pousser le mulet qui n’en pouvait plus.
Les petites boites avec les itinéraires que vous pouvez imaginer sont perfectibles quand notamment les informations qu’elles présentent ne sont pas tout simplement erronées ou même inexistantes en réalité (je l’ai expérimenté maintes fois). Quand, en plus, la pluie s’y mêle, alors pédaler tout en essayant de suivre les indications d’itinéraire de la boite magique qu’on essaie de maintenir hors d’eau, avec les lunettes remplies de buée, arrive ce qui m’est arrivé : on se trompe de route. Curieux quand même de voir que l’on monte dur alors que la boite magique vous montre une fort belle descente à parcourir. Trop haut … retour (c’est la balise satellite qui l’imprime sur la carte 10 minutes de la page de bienvenue du site !
Le paysage dans ces conditions est plutôt blanc non pas de neige mais de brouillard. Le ciel est uniformément gris, le sol est luisant. Ce qui est certain c’est qu’on passe son temps à de très nombreuses montées/descentes fort raides : mais ça nous oblige à ne pas oublier qu’on se trouve en zone volcanique avec une végétation qui doit être luxuriante mais dont on n’aperçoit que les grands arbres. A noter pas mal de bananiers.
J’ai fini par arriver à San Ramon après une journée qui m’avait paru reposante au vu du nombre de kilomètres à parcourir mais qui fut en réalité un peu épuisante nerveusement à cause de ce diable d’itinéraire à trouver et, cela va de soi, à cause de ce spectacle affligeant que m’impose madame la pluie.
Demain, encore une nouvelle surprise probablement. Je pensais prendre un maximum la route panaméricaine. Or, les inondations à répétition, et les travaux en cours semblent interdire certains tronçons … Bon, on verra demain !
Naranjo - San Ramon 32 km +790 m -705 m
Jeudi 14 novembre 2024 - Costa Rica, la pluie … Nature
Et oui ! Une magnifique journée … brume, crachin, averses subites ! J’étais habillé “pluie” de pied en cap pour débuter ce périple en pédalant. Départ autour de 7h15 donc une très grande circulation avec toujours un peu de rase-motte et donc de frayeur pour le cycliste. Il faut dire que les voies ne sont pas très larges et sans bas-côtés. La balise satellite est activée pour un affichage sur la carte de la page d’ouverture du site toutes les 10 minutes. Faut pas perdre le Dédé ! Aujourd’hui, c’est un jeu de gymkhana entre les différentes rues pour gagner Cacao, Grecia, Sarchi, et Naranjo. Peu de kilomètres mais les pentes ont été longues et de bonne facture puisque j’ai dû souvent monter petit petit. Les implantations de maison le long des routes - classique rencontré un peu partout dans le monde - n’en finissaient pas. Aujourd’hui en France on dirait : étalement urbain. La pluie, quasi permanente, m’a tout de même permis de cligner des yeux sur tout un tas d’atelier de conception et de fabrication artisanale de meubles particulièrement dans les secteurs Grecia-Sarchi, en bois du pays la plupart du temps mais aussi en métal. Le mauvais temps ne m’a pas incité à m’arrêter pour voir le degré d’originalité de ces créations.
Etape courte mais suffisante pour la première journée. Une étape test pour voir le degré d’imperméabilité de mon costume déperlant sur mes papattes. Ce n’est pas mal mais il faut bien faire attention à bien positionner et serrer les scratchs.
De gros camions pétaradant comme le font les poids lourds américains lorsqu’ils descendent des pentes notables, desservent les quelques ateliers et entreprises le long de la route 118. Dans l’ensemble, les paysages et les bruits des oiseaux caractérisent bien le milieu tropical avec beaucoup de végétations arborées quel que soit le versant, avec beaucoup de traversées collinaires. Mais, dans le brouillard et sous la pluie … la vision depuis la route reste très limitée. A noter toutefois une très grande surface de plastique de cultures sous serre.
J’ai réservé un logement Airbnb trouvé par hasard. Arrivé tôt vers 13h, j’ai trouvé porte close. Appel SMS. La raison est triple : les précédents locataires ont évacué les lieux à 13h, le ménage devait donc suivre, et j’avais indiqué 16h comme heure d’arrivée probable. J’ai néanmoins pu entrer car je commençais à avoir un peu froid et humide … La femme de ménage s’activait pour me permettre de m’installer. Etonnant appartement totalement refait à neuf, d’une dimension royale à s'y perdre. Magnifique, trop bien peut-être pour le bipède qui aime bien camper. Mais c’est quand même agréable lorsque dehors on a un temps pourri ! Douche chaude, les vêtements un peu humides sont passés au sèche-cheveux : le confort …
Demain, étape encore plus courte que celle d’aujourd’hui. Vu les conditions exécrables prévues par la météo, je ne vais pas m'en plaindre.
Alajuela - Naranjo 36 km +733 m -650 m
Costa Rica Nicaragua
Cela fait bien longtemps que le Costa Rica est dans mes tablettes pour une future destination : pays volcanique, très prisé pour sa nature tropicale. J'ai imaginé une boucle à vélo pour aller voir les volcans réputés Arenal, Poas mais aussi Masaya au Nicaragua, pays voisin du Costa Rica. Cette fois, c'est la compagnie Air France que j'ai choisie pour un seul changement d'avion de Toulouse à San Jose, capitale du Costa Rica. Je limite ainsi les risques pour le vélo avec un seul changement d'avion à Paris. L'itinéraire imaginé dessiné sur la carte ci-dessous est fait à partir de Google Earth. A voir si c'est réaliste.
Lundi 11 novembre 2024 - Arrivée à Aigrefeuille !
Oui point d'exclamation car ... hier en allant d'Eysus à Oloron-Sainte-Marie, a surgi un chevreuil et ... boom ! En un bond un peu trop court l'animal m'a pas mal cabossé tout l'avant gauche de la voiture ... J'essaie de prévoir le maximum de choses pour mes voyages, sauf ... évidemment ce qui arrive et qui n'était pas prévu. Mon souci était surtout le radiateur ... Le capot était impossible à ouvrir car la bestiole m'avait arraché la manette d'ouverture ... Allais-je pouvoir conduire cette voiture jusqu'à Aigrefeuile chez Thomas ?
Ce lundi matin, à Décathlon Lescar devait m'être livré un surpantalon avec couverture des chaussures : précaution pour la pluie car chaussures et chaussettes mouillées ... ça va un jour mais ça ne va pas du tout lorsqu'on pédale tous les jours et que le change est limité et, surtout le séchage est quasiment impossible. 10h30 mail de Décathlon : le surpantalon est prêt dans la consigne automatique du magasin. La voiture roule.
Eviter d'aller trop vite pour ménager le cheval motorisé qui m'emporte car le capot bat la chamade mais reste bien attaché. Donc pas d'autoroute.
J'ai activé la balise satellitaire pour tester le bon fonctionnement avec surtout l'affichage sur la carte en page d'accueil du site. Le site de Garmin s'est considérablement complexifié et tout semble râââmer ! et surtout l'écriture des points sur la carte prend beaucoup de temps, à la différence des voyages passés. Thomas essaiera de contacter Garmin pour améliorer le service.
Bon, la voiture est bien arrivée à Aigrefeuille, sans casse supplémentaire.
Mardi 12 novembre 2024 - Air France, la classe avec l’A350 !
6h Aigrefeuille, petit déjeuner copieux, embarquement vélo, sacoches dans le 5008 convalescent … Thomas est aux manettes, connaissant par coeur les petites et grandes routes pour aller à l’aérogare de Blagnac. L’enregistrement se fait sans souci avec des employés très attentionnés pour le vélo emballé. Les deux avions Air France de Toulouse à Roissy et de Roissy à San José sont pleins. Il faut dire que la compagnie a fait quelques efforts pour attirer la clientèle : la comparaison avec les autres compagnies m’a fait choisir la française traditionnelle à la fois pour le coût et pour la commodité des horaires notamment pour le changement d’avion. 2h30 à Roissy pour transférer le vélo … Ce fut tout bon. Autre bonne action d’Air France : le champagne était proposé et … du cognac, une petite fiole certes mais un pousse-café bien agréable pour traverser les quelques 13 heures de vol transatlantique. En réalité, l’Airbus 350 avec seulement deux réacteurs a magnifiquement réalisé le parcours en arrivant 1h30 en avance sur l’horaire annoncé. Cet A350 est le top d’Airbus à l’heure actuelle par le confort, le silence relatif, la consommation (aux dires de ma fille qui a participé à la certification de l’appareil) et, bravo pour Air France, la qualité des équipements numériques devant les sièges des passagers et l’attention du personnel de bord.
Arrivés à l’aéroport de San José, surprise : il faut payer pour avoir un chariot ! Les quelques 300 passagers regardent avec attention les bagages crachés par le tapis roulant. Tout finit par être retourné à son propriétaire sauf … mon sac de sacoches qui finit par sursauter de la bouche du tapis … en quasiment tout dernier. Au fond du rez-de chaussée, un gros carton attend. C’est le biclou de Dédé ! Une poignée du carton est arrachée, mais tout reste entier. Le passage à la douane et à la police se fait avec une queue qui avance à tout petit pas dans le labyrinthe de couloirs parallèles. Dehors, un petit crachin (tiens, tiens … je ne m’y attendais pas !). Le van de l’hôtel se fait attendre. La complaisance d’une femme chauffeur d’une autre navette m’a dépanné en téléphonant à l’hôtel. Un très beau petit car Toyota me cueille avec mon barda, et … quelques 6 kilomètres plus loin, ma destination du dodo est atteinte. Un décalage de 7 heures va toucher l’organisme qui doit s’habituer. Mais le beau chant des oiseaux tropicaux va aider pour se reposer et s’endormir. Très bel accueil du patron de l’hôtel. Demain, c’est la chasse à la carte Sim locale, à la cartouche de gaz pour le réchaud, aux provisions pour la route désormais ni avion, ni auto mais … vélo ! … en essayant de passer à travers les gouttes.
Mercredi 13 novembre 2024 - Un sacré échantillon d’averses …
Episode habituel de reconstruction du vélo. Une bonne heure malgré l’habitude. J’ai trouvé un moyen de raccourcir la longueur du carton vélo de 15 cm, de 1m75 à 1m60 en faisant pivoter le porte-bagage avant vers l’arrière.
Aujourd’hui est planifiée la recherche de ce que je dois normalement trouver au Costa Rica : carte SIM locale, quelques vivres de vélo, une cartouche de gaz, du change nicaraguayen. En réalité, j’ai trouvé de l’eau céleste, du trafic rase-motte pour le cycliste, un bout de fromage caoutchouc (pratique à manger dans les assauts du pédalage), deux bananes bien mures, un fanta orange (très agréable quand il fait très chaud). Bon, j’ai eu presque tout faux : le gaz en cartouche, je n’ai pas réussi à en trouver, les cordobas nicaraguayens … je n’y ai pas pensé ! La carte SIM fut une galère qui a pris une bonne heure et demie pour arriver à la trouver et surtout à l’activer. Je me suis fait très aimablement aidé par un jeune homme et une jeune dame qui ont dû téléphoner au moins trois fois pour que l’opératrice de Claro, l’opérateur choisi en fonction de mon itinéraire prévu, bricole pour rendre opérationnelle mon smartphone avec la carte SIM locale de Claro. Et puis, tout s’explique peut-être par le début des saucées que je vais prendre dans ce périple : des cataractes qui ont inondé bon nombre de chaussées d’Alajuela (où j’étais pour les courses) au point que l’on se faisait régulièrement tremper par les véhicules qui passaient projetant des seaux d’eau sur les (le …) cyclistes et les passants car, malin plaisir de gosse …, c’était rigolo de voir les réactions des arrosés ! Et, moins rigolo, les mares d’eau sur les chaussées recouvraient uniformément les reliefs des trous. Par quatre fois, je suis tombé dedans - sans chute néanmoins - avec un basculement avant et une retenue réflexe sur ma sacoche de guidon. Heureusement, l'acier du nouveau vélo est solide et les larges jantes semblent pouvoir encaisser les coups sans se voiler. J’ai profité des averses tropicales pour tester un peu ma garde robe pour la pluie : mon tout nouveau surpantalon qui me couvre de la taille jusqu’au bout des orteils, le poncho qui chapeaute le surpantalon, avec un capuchon tenu par le casque, l’ensemble recouvrant le maillot habituel du cycliste. L’important est de bien limiter la pénétration de l’eau dans les chaussures et de laisser le plus sèches possible les chaussettes. Test assez positif. Reste à voir (demain ! …) combien de temps le système d’imperméabilisation peut être efficace !
Un intermède vers 13h30 : un morceau de poulet-frites avec du coca cola (Ah! le champagne d’Air France … souvenir, souvenir !). La patronne m’a dit de prendre soin de moi …
Alors, demain, on attaque ! … Terminés les moyens de transport mécanique. La météo n’est pas bonne … Il ne faut pas la regarder. Je verrai demain soir si les chaussettes peuvent rester à peu près sèches …